27 août 2017

L'actu volcanique vue par satellites: Klyuchevskoy et Langila

Klyuchevskoy, Russie, 4835 m

Le KVERT maintient un niveau d'alerte aviation à l'orange, et pour cause: un panache de gaz et cendres continue d'être émis quasiment en permanence depuis début juin.
Il s'agit d'une activité suffisamment soutenue pour que la panache s'étire régulièrement sur plus de 100 km de long mais, toutefois il faut signaler deux éléments concordants:

- les cendres sont plus marron que grises
- il n'y a actuellement absolument aucun signal thermique en lien avec ces émissions de cendres: elles sont "froides".

Ces deux éléments sont concordants parce qu'ils décrivent une activité qui n'est pas réellement "éruptive", une éruption étant, au sens premier du terme, une émission de magma en surface. Or la teinte marron suggère un matériau plutôt ancien et altéré, et l'absence de signaux thermiques plaide pour l'absence de magma/lave en surface.

Panache brun-marron vu depuis l'espace le 21 août 2017. Image: SENTINEL 2 - ESA/Copernicus

Le moteur de cette activité très dynamique est donc un mystère pour le moment: une interaction entre la colonne de magma restée dans les conduits après la dernière éruption, et l'eau issue de la fonte de la couche permanente de glace et neige qui occupe le volcan sous les couches de cendres? Après tout la dernière éruption s'est déroulée le long de fractures importantes qui ont ouvert tout le haut versant est: un passage idéal pour des infiltrations d'eau lorsque se retire la colonne de magma. Sans compter qu'après l'éruption la partie sommitale du conduit est peut-être instable, et des réajustement peuvent se produire, et favoriser aussi l'infiltration d'eau de pluie et de fonte de neige/glace...

Une situation à suivre de toutes manières.

Sources: KVERT; SENTINEL 2 - ESA/Copernicus

Langila, Papouasie Nouvelle-Guinée, 1330 m

L'activité effusive entamée en décembre 2016 se poursuit. Le débit pourrait être maintenant un peu plus faible car les fronts actifs des coulées se situent actuellement un peu plus près de leur source, puisqu'une distance de 1600 m environ les sépare. Le champ de lave qui se met en place depuis plusieurs mois est parcouru de tunnels de lave. On peut noter aussi que le "Cratère 2" reste le siège d'une activité éruptive, mal caractérisée malheureusement: elle se distingue d'abords par sa forte émission infrarouge.

En haut, l'effusion en mars 2017; en bas l'effusion le 22 août: le débit semble plus faible, plusieurs tunnels de lave masquent le champ de lave, et un rayonnement infrarouge assez important émane toujours du "Cratère 2"
Cette activité, de par son style, sa dynamique, reste habituelle en comparaison de celles observées par le passé. Elle dure néanmoins depuis de nombreux mois sans avoir varié de manière significative. Elle ne génère probablement pas de risques importants pour les populations alentours, sauf peut-être via les gaz toxiques qui sont émis. Auquel cas seules les populations trop proches peuvent être vraiment impactées.

Là encore: une situation à suivre.

Source :  SENTINEL 2 - ESA/Copernicus

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