20 mai 2017

Une activité toujours soutenue sur le volcan Manam

La situation reste un peu floue mais les signaux détectés depuis l'espace sont assez clairs: une activité éruptive plutôt soutenue se poursuit depuis le début d'année sur cette île, où vivent encore actuellement environ 3000 personnes.
L'émission de rayonnement infrarouge est intense signe que l'activité est importante. Ce rayonnement détecté par le SUOMI NPP entre autres, est produit par deux sources: l'un au sommet l'autre allongée sur le flanc sud-est due à la présence d'une coulée de lave. Ce n'est pas la première fois qu'une coulée se met en place au cours de cette crise puisqu'une autre avait été décrite plus tôt au mois de mai (et il me semble une autre, en avril je crois). En parallèle l'activité est aussi explosive, décrite comme strombolienne par le RVO mais intense, et source à certains moments d'émissions de cendres assez abondantes. Il semble que le 14 mai l'activité a été suffisamment importante pour que le RVO passe l'alerte volcanique à 3, et qu'une évacuation spontanée de plus de 800 personnes ait lieu.
Le 18 mai, l'activité explosive a été particulièrement soutenue formant un panache qui s'est étiré toute la journée sur plus de 80 km en direction du sud-ouest. Sur l'image ci-dessous on distingue en réalité deux panaches: le plus long, grisâtre, et un plus petit de teinte plus marron sur une trajectoire un peu différente: difficile à interpréter à cette échelle! Mais pas impossible que la source du panache marron soit différente de celle du panache gris puisque les images satellites montraient il y a quelques semaines deux évents distincts.

L'activité sur le volcan Manam le 18 mai. Image: MODIS/NASA et SUOMI NPP/NASA-DoD-NOAA
Cette activité pose différents problèmes. Tout d'abord, en raison des éruptions majeures qu'ont subit les insulaires en 1996, 2004 et 2015, la crainte semble forte dès que se manifeste une crise éruptive plus intense que l'activité habituelle: une situation visiblement anxiogène donc. Mais les cendres produites par l'activité semble aussi affecter les cultures qui permettent aux insulaires de se nourrir, ce qui est évidemment une autre source d'inquiétude et explique pourquoi tant d'insulaires regagnent l'île principale de Nouvelle Guinée quand la situation devient inquiétante. LE gouvernement à débloqué 31 000 Kinas ( un peu moins de 9000 euros) le 18 mai pour aider le reste de la population (~3000 personnes) à rejoindre l'île de Nouvelle Guinée, dans le district de Madang qui fait face au Manam, et où se trouvent les camps de réfugiés..où la situation n'est d'ailleurs pas non plus très enviable...




Sources : Journaux Papous; MODIS/NASA - SUOMI NPP/NASA-DoD-NOAA; Merci à Shérine France

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